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Fribourg la bilingue vous dit «salü»

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A Bienne, où l’on se targue d’être la ville la plus bilingue de Suisse, il se dit parfois que les Fribourgeois de la capitale n’apprécient guère que l’on s’adresse à eux en suisse-allemand. S’agit-il d’une volonté de taquiner la concurrence? Tandis que Fribourg enchaîne coup sur coup un Rendez-vous bilingue (23 septembre) et une Journée du bilin­guisme (26 septembre), La Liberté a souhaité en avoir le cœur net.

Mettant à contribution mon héritage linguistique ancré en Suisse orientale, je me suis donc glissé, le temps d’une pause de midi, dans la peau d’un Confédéré voulant faire quelques emplettes sur les bords de la Sarine avant de reprendre le chemin de Coire (ou de Saint-Gall). Aucun mot de français n’a été maltraité, ni même prononcé, pour réaliser ce reportage.

Un bon repoussoir

Première étape: la poste centrale, car il me faut un carnet de timbres – et il paraît qu’on en trouve encore entre les chewing-gums et les livres de jardinage. Lorsqu’arrive mon tour de passer au guichet, je formule ma demande sur un ton poli mais sans égard aucun pour ce que d’aucuns appellent encore le «bon allemand».

Regard légèrement réprobateur de la préposée, qui a toutefois parfaitement saisi ce que je voulais et m’invite (en français) à préciser si je suis adepte du courrier A ou B. Je repars satisfait, ce d’autant plus que mon dialecte semble constituer un bon repoussoir pour décourager les pétitionnaires insistants qui tiennent stand devant l’entrée du bâtiment.

Prochaine mission: me procurer le dernier roman uchronique de Charles Lewinsky (Der Wille des Volkes, un best-seller en Suisse alémanique) dans un commerce de la ville. J’entre d’abord dans un grand magasin et m’enquiers, à l’information, de l’existence éventuelle d’une librairie proposant des ouvrages en langue allemande. Chou blanc. Même en passant au Hochdeutsch, impossible de me faire comprendre. Mais la vendeuse décroche son téléphone et, quelques instants plus tard, une de ses collègues m’indique dans un suisse-allemand parfait que je trouverai mon bonheur au cinquième.

Pas de chance: le Lewinsky ne figure pas sur le présentoir réservé aux ouvrages en allemand. Départ donc vers une autre enseigne de la place, où un libraire plein de bonne volonté commence par interrompre mon laïus guttural d’un «langsam, bitte». La suite de la conversation sera fructueuse: le professionnel m’indique, dans son allemand approximatif, l’adresse d’une librairie germanophone située en face de la gare.

Libraires sympas

C’est également vers ce commerce que me guidera, en faisant elle aussi l’effort de parler l’allemand, une libraire travaillant pour une autre enseigne ayant pignon sur rue. Constat: les libraires fribourgeois sont sympas et soutiennent leurs confrères alémaniques.

D’une manière générale, je n’ai essuyé aucune véritable rebuffade lors de ma pause de midi. Ni n’ai dû entendre de propos réprobateurs sur le dialecte alémanique. Le plus difficile aura été de ne pas griller ma couverture en répondant machinalement en français, accent vaudois en prime, lorsque certains de mes interlocuteurs luttaient trop douloureusement avec la langue de Goethe.

Bilinguisme vivant

Mais le bilinguisme n’en est pas moins vivant à Fribourg. A la gare, je me suis étonné, au guichet, de ne pas trouver le Buffet où j’avais pourtant rendez-vous. Il n’y a qu’un Starbucks … L’un des employés présents, qui venait de renseigner des voyageurs francophones, m’a fait un topo en schwyzerdütsch, m’expliquant en quelques phrases la reprise de l’établissement par la chaîne d’origine américaine.

A la Bibliothèque cantonale et universitaire, où j’ai débarqué comme un cheveu sur la soupe alors qu’une seule collaboratrice assurait la permanence de midi, je n’ai eu aucun problème à me faire indiquer la salle de lecture où se trouvent les journaux alémaniques.

Au poste de police, je me suis enquis (en refrénant un fou rire) de l’existence hypothétique de zones bleues pour garer ma voiture, craignant l’espace d’un instant de passer pour un réalisateur de caméra cachée. L’agente de service a immédiatement cédé sa place à une collègue alémanique qui m’a placé, fort diplomatiquement, devant la coûteuse réalité.

Mimant la déception, j’ai alors quitté les lieux sous les yeux amusés et bienveillants d’une dame patientant dans le petit hall d’attente, qui m’a lancé un joyeux «trotzdem willkommen!» Bienvenue quand même à Fribourg la bilingue!

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